Dans le cadre de notre mission d’information, nous publions ci-dessous un encart de plusieurs lignes vu sur le web aujourd’hui. La thématique est «l’automobile».
Son titre (Les grandes désillusions. Suzuki Kizashi : la malchanceuse qui voulait jouer dans la cour des grands) est sans ambiguïté.
Identifié sous la signature «d’anonymat
», le pigiste est positivement connu pour plusieurs autres articles qu’il a publiés sur le web.
Nous sommes en 2001, un certain Hirotaka Ono vient d’épouser la fille du grand patron de Suzuki, Osamu Suzuki. Il devient également numéro 2 de l’entreprise mais doit faire ses preuves avant de prendre la place du grand patron quand celui-ci partira en retraite. Son objectif est simple : insuffler un nouveau souffle à la division automobile de Suzuki pour mieux affronter le 21e siècle.
La Kizashi avait de l’ambition. Photo Suzuki
Un nouveau départ
D’emblée, Hirotaka Ono convoque l’ingénieur en chef Eiji Mochizuki et lui demande d’abandonner les travaux actuels sur les futurs modèles. On recommence tout à zéro. Ono impose de nouveaux tests sur les futurs modèles, et de nouvelles normes à respecter. Chez Suzuki, du simple employé de bureau à l’ingénieur, tout le monde va devoir revoir sa façon de penser et de travailler.
Une nouvelle gamme
Les ingénieurs vont alors créer une nouvelle Swift, qui deviendra le best seller de la marque. On repense aussi le Grand Vitara, on s’associe avec Fiat pour créer le SX4, on s’engage en rallyes, la marque est sur de nouveaux rails. Désormais, il va falloir aller plus loin, Ono fait pression sur les ingénieurs pour réfléchir à une grosse berline. Une première pour l’entreprise. On présente la Kizashi au salon de Francfort 2007. Un concept car qui reçoit un très bon accueil et qui sera suivi du Kizashi 2 à Tokyo et du Kizashi 3 l’année suivante à New York.
Un bon accueil
À son lancement en 2009, la berline Kizashi reçoit un très bon accueil de la part des critiques du monde entier. On salue son design innovant, sa puissance, sa finition et surtout les ambitions nouvelles de la marque. Jamais Suzuki ne s’était risqué sur ce disputé segment. Reste désormais à convaincre la clientèle d’investir dans une routière badgée Suzuki. Un premier événement va refroidir les ambitions de la marque.
En Europe c’est un échec total. Photo Suzuki
Une mort qui change tout
L’artisan de cette voiture, Hirotaka Ono meurt brusquement, à seulement 52 ans, balayé par un cancer au pancréas. Suzuki vient de perdre son leader et futur numéro un. La Kizashi, qui était son projet, sera la première à souffrir de ce départ. Le développement de la voiture est stoppé. On ne prévoit pas de suite pour le moment à ce modèle. La crise financière mondiale va bientôt s’abattre sur l’entreprise et l’ensemble de l’industrie. Suzuki se retire du marché américain, retirant à la Kizashi un potentiel marché important.
La Suzuki Kizashi n’aura tenu que quatre ans, avec des ventes décevantes. En Europe, l’échec est cuisant avec seulement 4 666 véhicules vendus entre 2010 et 2015 dont une petite poignée en France.
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